Bacilles à Gram négatif isolés dans différents contextes: Homme, animal, denrées alimentaires et environnement ; preuves moléculaires de dissémination
Wedjène Mansour-Ben Romdhane
Faculté de médecine IBN EL Jazzar de Sousse, Sousse, Tunisie
Dans un contexte One Health, la dissémination de l’antibiorésistance devrait être analysée sous plusieurs angles et en suivant les éléments traceurs les plus pertinents pour pouvoir comprendre la dynamique de la diffusion et élaborer des plans d’action ciblés. Dans ce cadre, les travaux de recherche menés au sein de notre équipe décrivent les mécanismes moléculaires de la résistance aux antibiotiques chez les bacilles à Gram négatif isolés chez l’homme, chez l’animal, au niveau des denrées alimentaires et dans l’environnement. Les bactéries décrites comme critiques selon l’OMS (ESKAPE) sont suivies et leurs mécanismes de résistance analysés à partir de ces diverses origines. La prédominance des entérobactéries et des bacilles à Gram négatif non fermentant est très prononcée ; les gènes de résistance aux céphalosporines, aux carbapénèmes et à la colistine ont été classés comme prioritaire au niveau de la recherche. La BLSE championne est celle du groupe CTX-M, la présence des carbapénémases a été notée dans plusieurs contextes, codée par des gènes portés par les mêmes plasmides et chez des bactéries très rapprochées phylogénétiquement. La colistine comme antibiotique de dernier recours n’a pas été épargnée et la résistance aussi bien plasmidique que chromosomique a été décrite. Les preuves moléculaires de dissémination sont évidentes et les plans d’action de lutte contre l’antibiorésistance devraient prendre en considération des traceurs moléculaires pour une meilleure efficience des interventions.